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Ely, la Gazelle qui dézingue les clichés

Étape 4 TREK'IN GAZELLES 2025  

Pas besoin d’être sportive professionnelle pour se lancer dans l’aventure du Trek’in Gazelles. Yasmine, plus connue sur les réseaux sociaux sous le nom d’Ely_Killeuse, le prouve en compagnie de ses coéquipières.

Elles sont concentrées. Face aux barkhanes, des dunes qui se forment et se déplacent sous l’effet du vent, les Gazelles de l’équipage 7 calculent leur cap en cette fin d’étape 3. Un équipage emmené par Yasmine, l’influenceuse Ely_Killeuse, l’une des pionnières françaises du mouvement body positive. Pour sa deuxième édition, la native d’Arras a embarqué sa meilleure amie Céline, et Armelle, rencontrée il y a quelques années. «J’avais fait l’édition 2023 et j’avais promis à Céline de l’emmener avec moi pour un prochain Trek. Ici, tout me plaît : le dépassement, les paysages marocains… et aussi la diversité des corps !»

Depuis 2017, l’ancienne employée de banque, prône l’acceptation de soi sur les réseaux sociaux. Au delà des injonctions, elle affirme que les femmes sont «plus qu’un corps et une taille de jean. Un 36, un 40 ou un 44 ne définissent pas qui l’on est. Ni notre mental, ni notre force, ni nos capacité à rebondir.»

Toutes capables

Avant son départ pour le Maroc, cette mère de famille a partagé ses entraînements sportifs sur ses réseaux sociaux. Du crossfit, de la marche… «Rien d’exceptionnel», affirme t’elle. «Ce qui compte sur le Trek, c’est de maîtriser sa navigation, d’avoir un mental qui tient et de dépasser les petits bobos, pour aller jusqu’au bout. Se dire que l’on est capable. Que celle qui veut se challenger, elle peut le faire.» Et peu importe son corps, son âge ou son niveau. «Je le dis très souvent : fixez vous des objectifs à votre mesure et fichez vous des injonctions. Pas besoin d’être la plus mince, la plus forte ou la plus grande pour y arriver !»

Un état d’esprit partagé par Armelle, «Je n’ai pas un corps parfait, celui des filles super affûtées. Le body positive donne la liberté de s’accepter, sans se juger ni soi ni les autres. Ça nous ouvre les portes de la liberté et l’indépendance.»

Surmonter les diktats

L’époque voit pourtant le mouvement remis en question par des esprits étriqués – qui prônent sur les podiums, dans les boutiques et les magasines le retour à la minceur. De quoi agacer l’ambassadrice du Trek’in Gazelles, victime dès son adolescence de TCA, – les troubles du comportement alimentaire dont les plus connus sont l’anorexie et la boulimie. «Certains nous accusent de prôner l’obésité. Non ! Il faut arrêter de dire que les corps gros sont forcément en mauvaise santé. J’invite d’ailleurs les mauvaises langues à venir voir ce qui se passe au Trek’in Gazelles. Il constateront qu’ici, plein de femmes ne rentrent pas dans la norme. Pourtant, elles marchent, plusieurs jours d’affilés et affrontent les difficultés.»

Dans le désert comme sur le bivouac, ses coéquipières peuvent compter sur l’enthousiasme d’Ely. «Elle a toujours des idées positives, des choses qui font grandir. Ce Trek, jamais je ne l’aurais fait sans elle», confie Céline, qui reconnaît ne pas avoir un «caractère facile». Et Armelle de compléter. «Moi je suis la nerveuse du groupe, Céline l’émotive. Ely est celle qui nous apaise, elle sait calmer les tensions.» Espérons qu’elle convainque aussi d’autres femmes à croire que l’aventure, ici ou ailleurs, est possible.

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